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Les Nouveaux Sauvages - Portfolio Projet Complet

Les Nouveaux Sauvages

Portfolio du projet de diplôme
Diplôme Supérieur d'Arts Appliqués
DSAA In Situ Lab, Strasbourg, 2016


Partie 1 - Faire partie d'un écosystème
Partie 2 - Une expérience sociale et collective
Partie 3 - Vivre ensemble
Des constats

Parmi ces constats il y a celui de la dissociation très forte entre nature et culture chez l’Homme occidental.
Nous avons changé d’ère géologique. L’Anthropocène est son nom et il signifie que l’homme est devenu par ses activités la première puissance géophysique sur terre.
Selon l’ONU, nous seront 75% de la population mondiale à vivre en ville en 2050.


Une hypothèse

Lieu emblématique de l’homme et de ses évolutions de pensée, la ville est devenue l’endroit propice pour reconsidérer notre relation à la nature.
Mon projet est un monde que j’ai rêvé, une hypothèse, une ouverture sur d’autres possibles.
Il commence par le fait que l’habitant des villes s’est réintroduit dans l’écosystème urbain et qu’il fait partie de la chaîne alimentaire de celui-ci.
La ville est un écosystème dans lequel se mélangent des matériaux naturels et d’autres issus de l’industrie. Considérer le citadin comme un être totalement intégré à cet écosystème revient pourquoi pas à lui faire prendre la place d’un chasseur fabricant des flèches avec ce qu’il trouve dans cet écosystème. Et à bien y regarder,
on trouve beaucoup de choses dans les rues :

01 - terre argileuse plumes de canard
02 - laine, pique à brochette, plume d’écriture
03 - sachet plastique, réservoir de stylo
04 - feuilles séchées, vis, branche, pointe de kiwi sertie
05 - mégot et clou
06 - brindille, bout de canette plumes de pigeon, fil 
07 - papier journal, clou
08 - plumeau de pinceau, bâton taillé
09 - sommités de plantes aquatiques, fil de fer, cordon plastique, chewing-gum
10 - bouchon d’oreille, branche écorcée, fil de coton colorés
11 - bout de rayon de roue de vélo et chambre à air
12 - épines de pin, corde de chanvre tressée, pointe en bois
13 - volant de badminton miniature en plastique, pique à brochette
14 - coton, clou, éclats de plastique
15 - plumes de canard, branche, fil de fer, lame de cutter
L’improbable Monsieur Louis est un chasseur urbain fort sympathique.
Rencontré au hasard d’une de mes promenades photographiques un jour de semaine, j’ai eu l’honneur de pouvoir le suivre le temps d’une chasse au pigeon.

Citadin par excellence, ce dandy des temps modernes se promène toujours avec une canne à pommeau.
Clin d’œil à l’épée qui s’y trouvait souvent cachée, cette canne est également une sarbacane.
Cet extracteur de sève se glisse facilement dans un sac ou dans la poche pour l’emporter en balade. Fonctionnant avec des bouteilles en plastique que l’on trouve dans le commerce, cet objet permet de percer l’arbre, récolter la sève et reboucher le trou.
L’extrémité rouge des bouchons permet de signaler à d’autres, que l’arbre a déjà donné de sa sève.
Dialogue entre intérieur et extérieur, entre la conserve de maison et la gourde de randonnée, cette tisanière est à la fois l’objet pour aller récolter les plantes, et dans lequel la tisane se prépare une fois rentré de balade urbaine.
Le bec verseur est obstrué par la sangle lors de la récolte. Celle-ci devient, une fois ses deux brins égalisés et passés de l’autre côté de l’objet, l’anse pour servir la tisane.
Il est également possible de faire une macération dans de l’alcool ou de mettre un fond d’eau pour conserver des herbes fraîches.
Ré-inventer par soi-même
une nouvelle relation à la nature

Le projet Les Nouveaux Sauvages prend place dans le Parc Naturel Urbain de Strasbourg. Il s’inscrit dans une démarche de prospective sociale portée par la CUS.

Ce projet est animé et géré par une équipe pluridisciplinaire dont les bureaux sont basés à la Maison du Parc Naturel Urbain de Strasbourg. Celle-ci se compose entre autre de sociologues et de designers qui ont pour mission de co-concevoir avec les citoyens intéressés par cette expérience, des outils et moyens qui seront mis à leurs disposition pour faciliter et rendre possible leur exploration de nouveaux types de relation avec la nature et leur environnement urbain.
Un site Internet (dont les trois captures d’écran qui suivent sont issues) permet de communiquer, d’échanger et créer une communauté autour de cette expérience sociale et prospective.
Ce jouet pour enfant permet de mouler et presser des petites figurines. Petits esprits de l’écosystème urbain, ils sont une bonne occasion pour les enfants d’inventer leur propres matières essayant et mélangeant des matériaux naturels comme des déchets qu’ils trouve dans l’espace urbain devenu terrain de jeu de découverte, d’acquisition d’expérience et de connaissance du milieu dans lequel ils grandissent.
Considérer et prendre en compte

Connaître, vivre avec, faire avec. Quand on connaît quelqu’un et qu’on le croise dans la rue, on ne peux pas en faire abstraction. De la même manière, connaître son milieu de vie, entretenir une relation avec, vivre avec, met à jour notre interdépendance avec ce qui nous entoure. Se pose alors la question de la représentation politique des éléments, animaux, plantes et organismes avec lesquels nous vivons, et avec lesquels nous construisons notre vie.


Faire apparaître de nouvelles relations constructives

Une relation n’est constructive qu’à travers un échange. Prendre sans donner ne mène à rien. Nous devons apprendre à réfléchir à nos actes et à leur conséquences sur un écosystème partagé et construit avec les plantes, les animaux et tout ce qui le constitue. Nous devons apprendre à coopérer.
Mettre en évidence ces relations, en inventer sans doute. Tout cela passera par la redéfinition de nos croyances.
Ce luminaire accueille et met en valeur l’araignée qui habite chez vous. Il permet de construire une relation mutuelle avec cet animal considéré comme nuisible. Par un principe de pile microbienne, les plantes transforment l’énergie solaire en électricité qui alimentera le soir venu, les leds inscrites dans la parties en bois accueillant la toile de l’araignée.
La lumière attirera les moustiques dans la toile de l’araignée qui vous protégera.
Un objet de réflexion sur la non-intentionalité dans nos actes envers la nature.
Pour illustrer une phrase de François Terrasson.
"Mettez une bassine avec de la terre, les broussailles pousseront et les oiseaux sauront quoi faire."
Un herbier pour un designer c’est une bibliothèque formelle.
Et plus encore si celui-ci est pensé dans une logique d’écosystème, (l’herbier d’un arbre, ses fruits, ses parasites, les plantes qui poussent à ses côtés, les animaux et insectes qu’il accueille, nous...) il devient un outils de travail et de réflexion en design de service pour aller pourquoi pas vers de nouveaux modes d’organisation sociale.
Les Nouveaux Sauvages - Portfolio Projet Complet
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